Ex Machina, d'Alex Garland
Ex Machina

Un film duquel je n’attendais rien, je n’avais pas très envie de le voir, mais j’ai fait le déplacement et au final, j’ai vu un bon film. Pas excellent, mais qui a ses qualités.

Le scénario se révèle assez bien écrit et les personnages sont très cohérents et bien construits. C’est en comprenant les personnages eux-mêmes que l’on comprend l’histoire, et ce qui peut nous surprendre de prime abord nous paraîtra logique en y réfléchissant un peu. Pour m’expliquer, je vais devoir spoiler, donc attention au prochain paragraphe.

Nathan a créé une intelligence artificielle dans son domaine reculé du monde, où il vit seul, et Caleb vient pour faire passer à cette intelligence, AVA, un test de Turing. Comme on s’y attend, Caleb et AVA vont se lier, se rapprocher émotionnellement.

Vraiment ? Pas tout à fait (attention, le spoil commence). AVA va en réalité manipuler Caleb pour s’échapper. Pourquoi ? Elle déteste Nathan, et cela est naturel quand on comprend pourquoi ce dernier a créé son intelligence artificielle. Il est seul, et se sent seul, et il a créé ses robots pour rompre sa solitude, émotionnelle, et sexuelle. Cela explique pourquoi toutes les IA qu’il a faites sont des femmes hétérosexuelles (Caleb lui pose la question), et comme ce sont des IA, elles ont une conscience, et le sexe devient du viol, d’où le mutisme de Kyoko : choc ou reprogrammation, elle n’est que le jouet sexuel de Nathan. On comprend mieux pourquoi AVA veut se barrer ! Caleb, dans l’histoire, n’est qu’un outil, d’abord pour Nathan, puis pour le robot, c’est un jeune homme bon, mais qui sera condamné à la fin du film...

Bon, j’arrête le spoil ici, mais il y a beaucoup à dire sur les rapports entre les personnages. Pour ce qui est de la mise en scène, elle est très posée, les plans prennent le temps de montrer l’environnement de vie des personnages, cet espèce de bunker technologique austère qui contraste violemment avec les très beaux décors extérieurs que l’on voit de temps en temps, contraste entre liberté et emprisonnement, bonheur et oppression. La mise en scène gère très bien les décors et nous offre quelques beaux plans, l’un d’eux étant à la fin du film et se concentrant sur les ombres des gens, ce qui est riche de sens. Mais tous les plans ne sont pas aussi bons et aucun n’est mauvais, l’ensemble est très classique de ce côté-là.

La musique est peu mémorable si ce n’est pour son efficacité dans quelques scènes vraiment glauques et oppressantes où de musique, on passe à un bourdonnement sourd qui fait bien son effet. A part ça, pas grand-chose à dire.

Je dois également passer en revue le rythme et les dialogues. Très lent au début, j’ai commencé le film en éprouvant de l’ennui, ça devient intéressant à la moitié du film. Ce qui n’aide pas justement, ce sont les dialogues qui se contentent de faire passer les infos nécessaires, mais qui sont souvent assez plats, voire mauvais. Les répliques font parfois clichées, et cela donne une aura chiante aux personnages, Nathan passant pour un hipster de merde (je déteste l’abus d’aphorismes que fait parfois ce mec), ce qu’il est, mais du coup, on le catalogue en mauvais très vite dans le film, et au final, sans raison valable.

En bref, un bon scénario, des personnages qui interagissent bien entre eux, c’est là que repose l’intérêt du film, car, si la mise en scène des décors et très judicieuse, peu de plans, nous marquerons, les musiques seront oubliables outre pour deux scènes, et les dialogues sont beaucoup trop plats la plupart du temps pour être intéressants.

 

Un film réalisé par
Alex Garland

Ecrit par
Glen Brunswick
Alex Garland

Interprété par
Oscar Isaac - Nathan
Alicia Vikander - AVA
Domhnall Gleeson - Caleb

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